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Post-COVID : Bromont s’en tire bien !
Les commerces et les activités demeurent finalement en bonne santé
Jean-Pierre Pilon, collaborateur
En entrevue avec Ici Maintenant, la directrice du vécue fut le congédiement des employés au plus fort plus nombreuse. « C’est encore la preuve et les effets
développement touristique de Bromont, Mme Marie de la crise. « On a survécu grâce au soutien de la famil- de la relance grâce à nos choix de matériaux nobles »,
Allaire, souligne d’entrée de jeu que la récente période le, des proches et à notre résilience », nous a-t-elle soulignent-elles.
COVID n’a pas eu, malgré les fermetures et le climat confié. Elle ajoute avec fierté que sa clientèle est
d’instabilité, un effet trop négatif sur les activités après principalement locale et très fidèle et cela contribue La fermeture temporaire leur aura permis de rafraîchir
pandémie. Elle parle, avec une bonne expertise et grandement à la reprise de son commerce. et repeindre tout le commerce sans inconvénient pour
divers témoignages du milieu, des conséquences de la clientèle. Ainsi, au gré des mouvements de clientè-
cette période, certes, mais souvent à teneur plutôt De plus, elle a souligné que la clientèle locale des les, le commerce a survécu, tantôt grâce à la clientèle
« psychologiques » causant un stress, précise-t-elle. À skieurs est demeurée fidèle alors que la majorité accrue qui a pris ses vacances au Québec en 2021, tantôt
cet égard, Mme Allaire a souligné les difficultés et les d’entre eux filent vers l’autoroute en fin de journée. par l’offre de nouveaux produits adaptés aux besoins.
déceptions des organisateurs d’activités comme les « On peut affirmer que le Café 1792 (année de fonda-
congrès dans les hôtels, les tournois de golf et même tion de West Shefford par John Savage) a vraiment En dernier lieu, cette fois, voici l’heureuse histoire du
les activités gastronomiques. Elle a précisé : « On m’a une âme qui se développe toujours et cela nous sert Pittstop Vélo-Café sur le boulevard de Bromont, né
confié ce malaise qui est causé par trop de réserva- bien », a-t-elle poursuivi. La proprio nous a déclaré pendant la pandémie en 2019 et voguant maintenant
tions de dernière minute et des annulations égale- avec humilité l’engagement de son commerce dans vers des jours meilleurs. Il s’agit, en effet, d’un autre
ment, dont celles sans avertissement dans les restau- les causes humanitaires locales dont la Guignolée et la commerçant qui évalue que la pandémie a donné lieu
rants. », prend-elle la peine de préciser. Quant à ce Maison au Diapason. à beaucoup de positif quant à l’achalandage de sa
relatif optimisme, il provient aussi du fait que les boutique, un royaume du vélo.
Québécois ont voyagé « chez eux » pendant un certain Aujourd’hui, elle perçoit une augmentation de la
temps, entraînant un achalandage accru à Bromont. clientèle malgré la diminution des heures d’ouverture. Jean-Michel, le proprio, avoue que l’ouverture de son
Avec ses deux terrasses, ses petits salons et son comp- commerce, en septembre, n’a pas pris le tournant
Souvenons-nous des nombreux épisodes de contrôle toir à crème glacée, Mme Tétreault aborde la saison prévu et les contraintes des mesures sanitaires se sont
sanitaire, des fermetures et réouvertures, des couvre- 2023 avec optimisme. sans cesse succédé. Il s’était préparé à la vente de ses
feux, etc. Bien qu’il ne faille en rien minimiser les vélos haut de gamme (5 000 $ à 6 000 $ et souvent
conséquences dues à cette période, les témoignages Toujours sur la rue Shefford, les deux sœurs proprios plus), à la réparation de vélos, ainsi qu’à la vente de
demeurent plutôt positifs et nous avons perçu un et « pionnières » de La belle vieillerie, Catherine et vêtements et d’accessoires. Il avait établi aussi des
message généralisé d’aller de l’avant avec confiance. Jessica Jodoin, louent le côté visionnaire de leur mère partenariats, dont un avec un chef spécialisé en prêt-à-
qui est venue installer son commerce en 1986. À manger et un autre avec un torréfacteur.
Quant aux quelques propriétaires de commerces que l’époque, on ne parlait pas du Vieux-Bromont ni de la
nous avons interrogés, bien qu’ils présentent des pandémie ! Bref, les boutiques d’antiquités, de Il nous a confié : « Le véritable départ a eu lieu au mois
situations différentes les uns par rapport aux autres, cadeaux/décoration et de vêtements « vintage » de mai 2020 suivant notre ouverture et nous avons
là aussi souffle un vent d’optimisme. La reprise qu’elles dirigent toujours ont aussi goûté à la défer- connu un véritable succès pour une saison qui se
s’annonce positive malgré le phénomène incertain de lante COVID. À cet égard, les deux proprios ont dû termine habituellement en novembre. Les cyclistes
la pénurie de main-d’œuvre. On nous a parlé des s’adapter et épouser les mouvements et besoins de sont demeurés au Québec et ont profité de leur sport,
ajustements effectués, des services et habitudes qui leur clientèle, tout en étant tributaires de leur difficile ici à Bromont, compte tenu de la fermeture des fron-
peuvent avoir changé, des nouveaux horaires aussi… approvisionnement. Comme elles le précisent d’em- tières et du manque de distractions… S’il est un
blée : « Nous offrons d’abord une expérience, un style domaine où on est tributaire du climat et de l’achalan-
Des commerçants résilients de vie sans compter le contact humain qui a manqué dage touristique de saison, c’est bien celui du vélo »,
Sur la rue Shefford, voisin de la Place commune, au ces dernières années… Nos articles se sont souvent affirme-t-il d’un air satisfait.
chaleureux Café 1792, les affaires reprennent, mais substitués à ceux offerts par d’autres magasins tels:
non sans avoir connu des difficultés. Selon la proprié- déco, cuisine, quincaillerie et vêtements… et même Comme succès « post pandémie » anticipé du Pittstop
taire Mme Raphaëlle Tétreault, elle a « goûté à tout de aux ventes en ligne ! ». Les proprios ne sont pas peu VC : aucune mise à pied prévue, location de vélos au
la pandémie ! ». Au début, alors qu’elle était nouvelle- fières de leur inventaire de vêtements « vintage ». Elles nouveau pavillon d’accueil de la rue des Carrières et
ment installée dans son commerce, la pire situation ont constaté l’intérêt par une clientèle plus jeune et implication communautaire.
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Ici Maintenant avril/mai 2023