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Profil d’entreprise

STÛV AMERICA

Vincent et Nadia : des entrepreneurs en feu!

René Buonocore, collaboratrice

Donc, c’est simple, me direz-vous : on
importe et on vend. Détrompez-vous. Tous
les appareils de chauffage au bois doivent
être conformes à des normes pour être
vendus légalement. Les normes environ-
nementales applicables en Amérique sont
parmi les plus sévères au monde. Quant
aux normes de sécurité, elles sont complè-
tement différentes de celles en Europe,
notamment parce que les constructions
sont typiquement en maçonnerie plutôt
qu’en bois. Il a donc fallu adapter les pro-
duits et faire les démarches auprès des
Visionnaire ! C’est le moins qu’on puisse sont particuliers. Il n’y a rien de compa- différents organismes de certification pour Vincent Boudreau et Nadia Gilbert
dire. Qui aurait pu penser qu’il serait viable rable sur le marché nord-américain. Le leur homologation. Un processus long et
d’importer en Amérique du Nord des design est dicté de façon intransigeante laborieux qui nécessite plusieurs essais belge à établir un plan d’expansion sur
poêles à bois fabriqués en Europe ? par l’efficacité, la fonctionnalité, la durabi- et d’énormes investissements. Résultat ? trois ans dont l’objectif vise l’implantation
lité et… wow ! Ils sont superbes. Il n’y a Après plus de trois ans, seulement 6 d’une usine de fabrication au Québec.
C’est pourtant le pari que Vincent aucune pièce ou forme n’ayant pas de modèles sont disponibles en Amérique
Boudreau a fait en 2006 lorsqu’il décide de fonctionnalité, les pièces de quincaillerie comparativement à une trentaine en Un énorme défi pour un couple ayant à la
convaincre le fabricant belge STÛV de lui ne sont pas apparentes ; les lignes sont Europe. Décourageant, vous dites-vous ? maison trois jeunes garçons. En effet,
confier l’importation et la distribution de très épurées ; la fabrication est précise et Vincent sur la route deux semaines par
leurs poêles et foyers. J’aurais pu dire soignée et le look est résolument contem- Un saut dans l’aventure mois développe et forme le réseau de
« tenter de convaincre », mais je dis bien porain. Pas pour Vincent. En 2012, il persuade sa vente alors que Nadia répond aux
« décide de convaincre », car il est littérale- conjointe Nadia Gilbert de quitter un demandes des revendeurs et assure la
ment tombé en amour avec le produit. En Europe, la culture est très différente en emploi stable en événementiel pour logistique de l’expédition des produits.
Mordu d’architecture et de design, une regard du chauffage au bois. Chauffer au sauter dans l’aventure avec lui. Forte de C’est peu dire que leurs journées sont
publicité STÛV dans un magazine capte bois coûte cher, c’est pourquoi le combus- son expertise en gestion, elle intègre bien occupées, mais tous ces efforts por-
son attention. Dès lors, il est persuadé du tible doit être utilisé le plus efficacement alors l’entreprise et prend en charge le tent fruit puisqu’en 2016, STÛV AMERICA
potentiel du produit, au point où il réussit possible. L’aspect « ambiance du feu » n’est marketing, les communications et le est enfin créée. Vincent devient alors
à obtenir, alors que plusieurs avaient pas LA priorité telle qu’on la connait ici. service à la clientèle. co-actionnaire avec son partenaire belge.
échoué dans le passé, un contrat exclusif Aussi, les espaces plus restreints com- Ils font alors l’acquisition d’une usine afin
pour l’Amérique du Nord. mandent des dimensions moindres. Stûv Au début, les produits sont importés et que les poêles et foyers soient désormais
priorise la vue du feu et par le fait même modifiés à ville Saint-Laurent avant d’être fabriqués au Québec pour être distribués
S’adapter à l’Amérique du Nord sa fenêtre d’exposition, question de maxi- distribués. En 2013, l’augmentation des dans toute l’Amérique du Nord.
Il faut dire que les poêles et foyers STÛV miser l’efficacité et le plaisir. ventes incite Vincent et son partenaire (suite à la page 29)

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