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Nos racines, nos pionniers et des histoires…
Diane Potvin, porteuse d’histoires et collaboratrice
(NDLR) Nous sommes heureux peut donc avoir des moulins. bouillir la cendre de bois dur,
d’accueillir parmi notre équipe de Ces derniers longent la rivière qui sera lessivée à la chaux puis
collaborateurs Diane Potvin, une Yamaska de la section Sheffing- brûlée dans un four à réverbère
véritable passionnée de l’histoire ton (rue Lotbinière) jusqu’à la pour en faire un agent pour
de West Shefford (Bromont). Elle rue Granby. nettoyer et surtout blanchir le
est à l’origine du circuit pédestre textile. La perlasse est faite à
guidé au cœur du Vieux-Bromont On y retrouve un moulin à scie. partir du sel de potasse qui sera
qui nous fait découvrir Bromont, Il y a beaucoup de défrichage à blanchi davantage. Il y aura une
son histoire, ses bâtisseurs et ses faire et de maisons à bâtir. Ce carderie pour obtenir cette fibre
secrets. Cédons-lui la parole. moulin fonctionne de trois à qui permettra de se vêtir.
quatre mois par année. Un
Quel privilège pour moi que barrage est construit et une À cela s’ajoute une tonnellerie
celui d’entrer dans vos foyers en partie des terres est inondée. qui fabrique les récipients
vous racontant des histoires, Également, la construction d’un essentiels à la maison, à la
des anecdotes sur nos pion- verez le mont Shefford, le mont son nouveau domaine à la moulin à farine est essentielle à ferme et au commerce. On y
niers, nos bâtisseurs et nos Brome et, à vos pieds, la rivière recherche des meilleures voies une population qui retire de la retrouve des seaux pour trans-
ancêtres. Mes histoires seront Yamaska. C’est en ce lieu que de passage et des plus beaux culture et de l’élevage sa seule porter l’eau puisée à la rivière
celles de West Shefford (Bro- vous ferez la rencontre du sites d’établissement. C’est en source d’alimentation. Chaque ou au puits, des barils, des
mont). Je suis native d’ici, Capitaine John Savage, loya- 1793, près de la branche cen- année, à la fin des récoltes, le tinettes et des saloirs dans les-
certains de mes aïeux étaient ici liste. trale de la rivière Yamaska, que cultivateur charge ses poches quels on conserve la nourriture.
en 1876, mes racines y sont John Savage s’établit avec son de grains dans sa charrette ou
donc profondes. Mes forma- C’est tout un personnage que épouse Ann Pratt et son fils son traineau et se rend au Ceci vous donne une idée des
tions en voyage et guide touris- ce Capitaine John Savage. John. S’établir ici, n’était pas moulin. Parce que les agricul- premiers mouvements de notre
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tique n’ont fait qu’amplifier D’origine irlandaise, il était un chose facile. On parle de solitu- teurs sont nombreux, plusieurs village à la fin du 18 siècle et
e
mon désir de partager des riche propriétaire terrien de de extrême, de lutte héroïque heu-res sont nécessaires au au début du 19 . Souvent, ces
histoires et de faire connaître l’État de New York. La guerre et constante contre l’adversité meunier pour moudre le grain. choses nous ont été racontées,
ces gens qui étaient là avant d’indépendance lui fait perdre et les éléments, d’attaques C’est donc l’occasion idéale elles ont été vécues et parta-
nous et qui ont pavé la route. ses terres, les unes après les d’animaux féroces, de priva- pour ces derniers d’échanger gées. Ce n’est pas une science
C’est là que me vient le titre de autres, et il se retrouve du côté tions multiples et de famine qui des nouvelles et de faire exacte, mais ça nous donne une
« porteuse d’histoires ». canadien. Il entend dire que la décime les troupeaux. La déter- connaissance avec les nou- bonne idée de la vie de nos
Couronne ouvrait de vastes mination du chef permettra à veaux venus. pionniers. Il y a un monde à
À la découverte de John Savage terres à la colonisation. Son toute une population de s’enra-
Je vous donne rendez-vous à expérience et ses connais- ciner sur un territoire hostile. À
l’entrée du Vieux-Bromont sur sances lui permettent d’obtenir ses débuts, John Savage vend
les terrains du cimetière St- le poste de chef du Canton de de la farine, des vêtements, des
John. Imaginez que vous êtes Shefford, ce qui lui donne l’oc- ustensiles, du thé et du tabac
en 1792, dans une forêt dense casion d’ouvrir des chemins et aux nouveaux arrivants. Son
remplie d’animaux sauvages. d’arpenter le territoire. Lors de épouse Ann fabrique et vend
De ce promontoire, vous obser- son premier voyage, il explore des vêtements.
De l’eau aux moulins
L’expansion de notre petit vil-
lage se fait très lentement.
Même la route des diligences
ne passe pas par ici et il n’y a
pas encore de train. Il faut Les essentiels du quotidien découvrir. On se donne donc
prendre avantage de ce qui On découvre aussi une manu- rendez-vous dans la prochaine
est présent et de ce qui est facture de potasse et perlasse. édition. J’ai plein d’histoires à
possible. On a la rivière, on On obtient la potasse en faisant porter et à raconter.
Je vous ai
préparé un bon
petit souper !
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