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J’adopte un cours d’eau
Des élèves de Bromont et de la région se mouillent !
Jean-Pierre Pilon, collaborateur
Nous avons abordé, dans notre édition ou l’un de ses tributaires – afin de décri- de santé biologique du cours d’eau. Les
d’octobre, certains aspects de la qualité re le site à l’étude, d’effectuer des ana- élèves ont beaucoup appris sur l’eau et
de l’eau dans notre région, en l’occur- lyses physicochimiques et bactériolo- la vie qui s’y cache. D’ailleurs, un élève
rence la rivière Yamaska. Cette fois-ci, on giques et d’échantillonner des macro- de 5e année de l’école primaire Sainte-
relate brièvement l’expérience de 233 invertébrés (insectes, vers, crustacés et Famille de Granby, Antonin, a confirmé :
jeunes étudiants qui ont été sollicités mollusques vivant au fond des cours « Je ne savais pas qu’il y avait de l’oxy-
par l’organisme du bassin versant (OBV) d’eau). Il faut savoir que ces petits orga- gène dans l’eau ! »
afin de s’initier à la science de l’eau. nismes jouent un rôle important : ce
Le programme a permis à dix classes, sont des indicateurs de l’état de santé Ces activités éducatives pour les jeunes
situées sur le territoire du bassin versant des cours d’eau. Quant aux analyses réa- ont été rendues possibles grâce à
de la rivière Yamaska, de bénéficier lisées, elles permettent de mesurer sept l’aide financière reçue du programme
du programme d’initiation à la science paramètres, soit la turbidité, la tempéra- national Des rivières surveillées, s’adapter
de l’eau J’adopte un cours d’eau et de ture, l’oxygène dissous, le pH, la dureté, pour l’avenir, des Villes de Granby et de
Clim’Action. les coliformes et les nitrates/nitrites. Bromont, ainsi que d’Action conserva-
tion du bassin versant du lac Bromont
En septembre et octobre dernier, les Après cette opération en rivière, une (ACBVLB).
élèves provenant d’écoles secondaires animatrice de l’Organisme de bassin
et primaires, dont les écoles La (Photo ACBVLB Facebook) versant (OBV) Yamaska a effectué un La responsable des activités éducatives
Chantignole et Saint-Vincent-Ferrier de retour en classe afin que les élèves puis- à l’OBV Yamaska, Caroline Côté-Larose,
Bromont - et d’autres situées à Granby, Ces élèves des niveaux secondaire et 3 e sent comprendre les résultats des ana- a aussi tenu à remercier les bailleurs de
Waterloo, Farnham et Saint-Césaire - cycle du primaire se sont ainsi rendus à lyses et de l’échantillonnage effectués, fonds locaux qui ont rendu le projet
ont participé aux activités éducatives. un cours d’eau local – la rivière Yamaska permettant ainsi de connaître l’indice possible.
Les cerfs et le fragile équilibre de nos écosystèmes
Mélanie Rheault, vice-présidente de la Société de conservation du mont Brome
ce la disparition des repousses de milieux boisés, d’éviter de net- s’agit d’une option qui n’est pas
jeunes arbres (érables, chênes, toyer le sous-bois des peuple- accessible à tous et qui est réa-
frênes, cèdres, pruches, sapins, ments. Ce nettoyage a pour lisable seulement sur certaines
arbres fruitiers, etc.) ainsi que de conséquence de diminuer la propriétés.
plusieurs espèces de la flore des nourriture disponible et de faire
sous-bois, de la faune et des en sorte que le cerf aura tendance De plus, une autre solution con-
insectes qui dépendent de cette à étendre le broutage sur la siste à limiter leur nombre en
flore. En marchant dans les sen- végétation qui reste. mettant en œuvre des moyens de
tiers à Bromont, il est déjà pos- contrôle de la population de cerfs.
sible d’observer qu’il y a peu de Une autre avenue consiste à Par exemple, une chasse contrô-
jeunes arbres de 6 pouces à 6 construire des exclos avec clô- lée, à l’arc et à l’arbalète, pourrait
pieds. Il est facile de reconnaître tures de 6 pieds pour protéger les être rendue possible sur certaines
les signes de broutage, puisque jeunes arbres et la flore et ainsi propriétés privées ou en conser-
les extrémités des branches permettre à la végétation de vation. En milieu naturel, lorsque
mangées par les cerfs sont effilo- reprendre sa croissance. Il y a plus les chasseurs suivent les règle-
Il y a une vingtaine d’années, il fal- tenu de la présence humaine, chées et non pas coupées nettes, de 20 ans, Agriculture Canada a ments, les périodes permises et
lait se promener tôt le matin pour il n’y a plus de loups au sud du comme le font les lièvres. mis en place, sur une propriété à les quotas annuels, cela repré-
observer occasionnellement un fleuve St-Laurent depuis le début Frelighsburg, un exclos au cœur sente un moyen très efficace de
cerf dans les boisés de Bromont. des années 1900 et les coyotes Comment limiter la surpopu- d’une forêt protégée afin de pla- limiter le nombre de cerfs.
Aujourd’hui, il est fréquent de les exercent une pression négli- lation des cerfs et préserver cer à l’abri des cerfs les pommiers,
apercevoir à toute heure de la geable sur les populations. Dans l’équilibre de l’écosystème fo- les petits fruits et les vignes. Il va sans dire qu’il ne s’agit pas
journée. Bon nombre de proprié- le sud du Québec, les hivers de restier ? Cette expérimentation leur a per- d’un sujet simple ni de solutions
taires vivant en bordure des forêts moins en moins rigoureux, avec Parmi les solutions, il faut bien mis de constater une diminution, faciles à mettre en place. Il impor-
sont maintenant habitués à les une couche de neige plus mince, sûr préserver et augmenter la en nombre et en grandeur, de te tout de même de se pencher
voir sur leur terrain, puisque les font en sorte que les cerfs ne connectivité des milieux naturels certaines espèces de la flore dans sur la question pour préserver la
cerfs, avec leur grand appétit, perdent plus autant d’énergie à se et du couvert forestier de manière les zones où les cerfs peuvent biodiversité et la régénération de
viennent y trouver de la nourritu- déplacer. Par ailleurs, ces animaux à réduire la pression sur les éco- brouter librement. Évidemment, il nos forêts.
re. Deux principales raisons expli- profitent des nombreux sentiers systèmes naturels. La mise en
quent cette surabondance de créés pour nos activités où la conservation à perpétuité de pro-
cerfs : le manque de prédateurs et neige est compactée. Ainsi, en priétés à haute valeur écologique
la fragmentation de leur habitat. hiver, ils mangent les repousses y contribue positivement. De plus,
des petits arbres. Au printemps de en misant sur une connectivité
De façon naturelle, un contrôle même qu’à l’été et à l’automne, écologique entre les milieux
est exercé par les prédateurs que ils se nourrissent de plantes et de naturels, et évitant ainsi la frag-
sont les loups et les coyotes ainsi fleurs des sous-bois ainsi que mentation de l’habitat, cela per-
que par la maladie et la famine d’arbustes, sans oublier les plates- met de minimiser les déplace-
durant l’hiver. Les cerfs de Virginie bandes des Bromontois qu’ils ments des cerfs et contribue, par
se sont très bien adaptés aux visitent de temps à autre. le fait même, à diminuer les
milieux urbains ou semi-urbains, risques d’accidents routiers. Il est
où on trouve peu de leurs préda- Le broutage de cette espèce en également conseillé aux proprié-
teurs naturels. En effet, compte surpopulation a pour conséquen- taires riverains, en bordure de
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