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Fièvre printanière
Lily Gaudreault, collaboratrice
En 1995, quelques citoyens avant-gardistes jetèrent Jardiner, c’est apprendre
les bases du jardin communautaire écologique Les Quantité d’études et d’adeptes du jardinage révèlent à
Coccinelles de Bromont. Pourquoi avant-gardistes ? Parce quel point le travail de la terre est bénéfique pour l’âme et
qu’ils ajoutaient à leur vocation de promouvoir le jardina- le corps. Certaines tâches, comme le désherbage, ont un
ge, la volonté de faire de l’éducation en matière d’envi- caractère plutôt méditatif. Le transport de terreau, de sacs
ronnement et d’avancer le concept du développement de compost ou d’engrais nécessite quant à lui une force
durable, des notions embryonnaires il y a vingt-six ans. physique assez imposante. Jardiner : c’est une activité
totalement enrichissante, sans compter les connaissances
Depuis lors, la popularité du jardinage communautaire en botanique que l’on acquiert en l’exerçant !
n’a cessé de croitre. La petite dizaine de pionniers a entraî-
né une foule de passionnés. Il y a actuellement plus de Mais que faire, en attendant sa parcelle, ou s’il n’existe tout
quatre-vingts jardinets ou parcelles cultivées par les simplement pas de jardin communautaire dans sa ville ?
membres des Coccinelles de Bromont. Il y a même une On peut commencer à pratiquer le jardinage à petite
liste d’attente de quarante personnes qui brûlent de se échelle dans des bacs sur son balcon, sur un petit carré de
joindre à cette communauté. La popularité de l’activité Quelques parcelles du Jardin communautaire écologique Les Coccinelles terre chez soi ou chez un voisin accueillant ou le long de
est telle que des travaux sont en cours pour augmenter le Le jardinage communautaire comporte plusieurs avan- la maison, en suivant les conseils indiqués sur le site
nombre de parcelles. Guy Dufresne est le président de tages : prêt de matériel, trucs et conseils d’experts. « C’est Internet des Coccinelles : jardinbromont.com. Il ne faut
l’OBNL responsable du jardin communautaire : « Depuis aussi un lieu de fraternité qui favorise le contact amical. Le pas se priver de la mine de renseignements que contient
le début, la Fabrique nous prête gracieusement le terrain conseil d’administration vient justement de rencontrer les également le travail de recherche de la Bromontoise
et nous en sommes très chanceux. Nous sommes en dis- nouveaux membres pour qu’ils se sentent chez eux », Raphaëlle Latraverse, étudiante à l’école Jean-Jacques-
cussion pour agrandir la superficie actuelle à long terme nous dit M. Dufresne. Au terme de plus d’un an de distan- Bertrand. Le document a été versé à l’onglet Ville nourri-
et je suis très confiant, car les relations sont excellentes. En ciation sociale, c’est bien sûr un plaisir de côtoyer — cière du site Internet de la Ville de Bromont,.
procédant par phases, nous bâtissons notre expérience. » même à deux mètres d’écart — des gens qui partagent la
L’expansion se fera donc progressivement au cours des même passion pour le travail de la terre. Tous ces intérêts S’il est impossible de jardiner chez soi, on peut toujours se
prochains mois, en fonction des surfaces disponibles et compensent le temps qu’il faut obligatoirement consa- proposer comme bénévole à une ferme de notre ville. Il
selon les marges budgétaires accordées au projet. Dans crer aux tâches collectives d’entretien des lieux, des ins- en existe plus d’une douzaine sur le territoire bromontois,
un budget total de 44 000 $, le jardin est appuyé par la truments et d’administration de l’organisme. « L’aspect à quelques kilomètres du vieux village. Elles sont réperto-
Ville de Bromont, le Pacte Brome-Missisquoi et la social est capital, affirme M. Dufresne. Nous avons un riées sur la carte touristique de Tourisme Bromont (icône
démarche Ville nourricière. comité qui s’occupe des interactions avec le Centre de Ondago, sous tourismebromont.com) et très bientôt,
dépannage Marguerite-Dubois. Notre objectif est de dans le Guide Découvertes conçu et distribué ce prin-
« Au cours de prochains mois, s’ajouteront huit parcelles partager les surplus et de contribuer davantage au volet temps par le même organisme.
et deux bacs surélevés destinés aux personnes à mobilité alimentaire du Centre. » Léa, est une Européenne qui a été
réduite, du côté sud. À long terme, il y aura une trentaine membre du jardin à son arrivée au Québec. « On apprend Les maraîchers et maraîchères seront ravis de vous
de jardinets de plus, ce qui répondra adéquatement à beaucoup au contact des autres, » affirme-t-elle. « C’est un accueillir et de vous prodiguer de la formation autant que
la demande », ajoute Sabine Vanderlinden, architecte- lieu de rencontres spontanées qui m’a permis de de l’encouragement. À la fin de la journée, en tenant votre
paysagiste qui collabore au projet avec la Ville et le conseil connaître mes voisins autant que les conditions locales de sac de légumes frais à la main, vous éprouverez le bon-
d’administration du jardin. Cette initiative s’intègre au jardinage. » Elle mentionne également que produire ses heur indescriptible d’avoir été très utile à l’environnement
grand chantier agroalimentaire de Bromont ville nourri- propres légumes est une fierté extraordinaire « comme ainsi qu’à une entreprise locale et surtout : utile à votre
cière dont Ici maintenant a parlé dans l’édition d’avril. du fait maison, mais en plus ! » santé.
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