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Un golf oasis à Bromont

                  François Gay, géologue, formateur et écologiste

                  Une fois de plus notre belle planète a subi la destruction  et des pins blancs - complètent bien le décor. Lors de ma
                  par la sécheresse, le feu et les inondations sans parler de  visite, c’était la période des verges d’or, des salicaires, des
                  la guerre… Les médias couvrent cela quotidiennement,  carottes  sauvages,  des  eupatoires  et  des  rudbeckies
                  c’est pourquoi je préfère partager avec vous une de mes  sauvages. À ma grande surprise, au trou numéro 18, j’ai
                  belles découvertes de biodiversité et de développement  observé de nombreux plans d’Asclépiades*. J’en ai vu
                  durable…                                  beaucoup d’autres par la suite à différents endroits.

                  Alors que je me trouvais sur la route qui mène au centre  Comme cela a été déjà mentionné dans un article d’Ici
                  de ski, j’ai constaté que les allées du Golf du Château  Maintenant, cette plante est capitale pour la reproduc-  employé avait installé des nichoirs pour les hirondelles
                  Bromont présentaient de nombreux secteurs où on avait  tion et la vie du papillon monarque. Celui-ci nous arrive  qui fréquentent les lieux. Il y a aussi des tortues et deux
                  laissé pousser de grandes herbes et des               du Mexique à la fin du printemps après  couples de chevreuils…
                  fleurs…                                               plusieurs  générations  le  long  du  par-
                                                                        cours. Il pond ses œufs en dessous des  Pour sa contribution à la vie du papillon monarque et la
                  Pour  en  savoir  davantage,  je  me  suis            feuilles d’asclépiades, ensuite la chenille  présence de nombreuses plantes et fleurs sauvages, je
                  rendu à la boutique du golf où j’ai été               se nourrit en mangeant la feuille de la  peux affirmer que le Golf du Château Bromont est UNE
                  bien reçu par madame Nathalie Potvin,                 plante  qui  est  légèrement  toxique,  ce  OASIS  DE  BIODIVERSITÉ  et  qu’il  joue  un  rôle  dans  la
                  directrice  adjointe.  Celle-ci  m’informa,           qui  va  conférer  au  futur  papillon  une  préservation des espèces et du développement durable.
                  qu’en 2021, M. Ducharme, le directeur                 défense contre les prédateurs… J’ai pu
                  du golf, et son l’équipe avaient décidé               observer  que  des  feuilles  avaient  été  Dans  un  de  ses  livres,  Hubert  Reeves  recommandait
                  de donner un aspect plus sauvage au                   mangées sur des plans. Ceci constitue  justement qu’une façon de contribuer à la préservation
                  terrain en laissant croitre des herbes et             une étape importante pour le papillon  des écosystèmes consistait à créer des oasis.
                  des fleurs dans des zones choisies qui                qui  vient  d’être  déclaré  comme  une
                  ne nuisent pas au golfeur, comme cela                 espèce en voie d’extinction…   Cette visite change grandement l’image que l’on peut se
                  se  fait  en  Irlande,  au  Royaume  Uni  et                                         faire  des  terrains  de  golf  en  général  où  toute  plante,
                  ailleurs…                                             À  l’automne,  celui-ci  doit  faire  des  autre que le gazon, a peu de chance de survivre…
                                                                        réserves  d’énergie  en  butinant  les
                  Elle me proposa un guide hors-pair pour m’accompa-  fleurs, car il va effectuer un voyage direct vers les forêts  Un bel exemple pour d’autres golfs. Bravo aux pionniers
                  gner dans une visite des lieux et de prises de photos…  d’Oyamels au centre du Mexique où il passera l’hiver. Les  du  Golf  du  Château  Bromont  qui  n’ont  pas  eu  peur
                  C’est donc dans une voiturette en présence de M. Bruno  nombreuses  plantes  et  fleurs  du  Golf  du  Château  lui  d’innover…
                  Côté - qui connait le terrain comme sa poche - que j’ai eu  fournissent cette précieuse nourriture avant son départ.
                  le  privilège  de  découvrir  un  secret  bien  gardé  et  peu                       Merci à l’équipe du Golf qui m’a si bien reçu.
                  connu.                                    Le choix de laisser une bonne partie de la surface du
                                                            terrain de Golf à l’état sauvage est une solution gagnan-  Dernier point : si ce n’est déjà fait, plantez ou prévoyez
                  En effet, le Golf du Château Bromont, en plus de son site  te, car cela diminue les zones à tondre (moins de GES et  de  planter  des  asclépiades  pour  aider  le  papillon
                  particulier,  présente  un  bel  aménagement  paysager  de temps consacré à la tonte) et les frais de carburant des  monarque.
                  assez unique et très bien entretenu. Bien sûr, les allées et  tondeuses,  tout  en  conservant  plus  d’humidité.  Selon
                  les  verts  sont  bichonnés,  mais  j’ai  découvert  de  nom-  le  personnel  les  golfeurs  ne  se  plaignent  pas  et  cela  Un bel automne à tous.
                  breux secteurs couverts de plantes herbacées, de fleurs  représente un nouveau défi pour eux.
                  sauvages  et  des  plates-bandes  fleuries  et  colorées…                            P.S.  :  Le  secteur  du  Golf  du  château  est  magnifique  à
                  La  périphérie  du  terrain  est  bordée  d’arbustes  ;  on  a  En plus du monarque, il y a de nombreux insectes polli-  l’automne.
                  aménagé des bandes riveraines autour des plans d’eau ;  nisateurs, des oiseaux et autres animaux qui bénéficient
                  de nombreux arbres mâtures - dont des saules pleureurs  des zones sauvages. Madame Potvin m’a indiqué qu’un  *l’asclépiade est aussi appelée soie d’Amérique…








































































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