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Alimentation d’Ici
La Coopérative Le terroir solidaire étend son action à
Montréal et à la Rive-Sud.
Lily Gaudreault, collaboratrice
commandes en ligne pour éviter le sont minimes. À Bromont, le res- toutes les installations. Il y a actuel-
gaspillage et garantir la fraîcheur. taurant Le Chardo (ou Outarde lement une conjonction des idées
Cela explique les jours de batte- jaune, dans un concept estival) et d’efforts de l’ensemble du
ment entre le moment de la com- s’inscrit dans cette même mouvan- milieu. À preuve, au moment où la
mande et la livraison. ce. Pour sa part, L’épicier du coin de Coopérative exporte ses services
Cowansville cultive ses propres et en fait la promotion, le Centre
Un virage important légumes et fruits bio pour les local de développement (CLD) de
Cuisiner : c’est tellement tendance ! intégrer à ses plats cuisinés. Brome-Missisquoi lançait son plan
On constate que cuisiner à la mai- Prochainement, plusieurs des arti- stratégique bioalimentaire 2021-
son est une tendance en forte sans d’un tel système d’alimenta- 2023. Par le vocable bioalimentaire,
L’automne est bel et bien arrivé : était frais et conforme à la com- hausse. L’habitude de congeler ses tion durable et local seront mis en l’organisme veut englober l’en-
l’heure a changé et malgré le mande ! plats ou les mettre en conserve, de vedette dans une série de capsules semble de la chaîne de production
redoux pseudo-estival, le mercure faire ses sauces ou ses bouillons en ligne : voilà une bonne façon de des aliments en région, de même
a lâchement plongé au-dessous de Mise sur pied en 2017 par huit s’est ancrée à tel point qu’elle a connaître ceux et celles qui nous que la sécurité et l’autonomie
zéro. On pourrait croire que les membres fondateurs, cette coopé- provoqué une pénurie de pots de nourrissent sainement. alimentaires évoquées ci-dessus. Le
maraîchers et autres producteurs rative comprend maintenant une verre Mason en août dernier. Bref, CLD adopte le concept de système
alimentaires pourront enfin se la trentaine de membres, entreprises la transformation est non seule- Un secteur bioalimentaire effer- alimentaire durable comme cadre
couler douce. C’est mal les con- agricoles de petite et moyenne ment en vogue, mais elle est prati- vescent de référence. Le plan stratégique
naître : ils sont tellement ingénieux taille, et connaît une croissance quement devenue essentielle pour La Coopérative Le terroir solidaire laisse donc présager que les
et dynamiques qu’ils trouvent mille remarquable puisqu’elle est déjà à assurer notre approvisionnement. fourmille de projets. Un finance- actions qui en découlent seront
et un moyens de poursuivre leur l’étape de l’exportation. Fait à noter : En conséquence, certains restau- ment gouvernemental est attendu concrètes et constructives à long
mission. Vaille que vaille, ils conti- 60 % des entreprises membres rants se sont convertis à la livraison pour accompagner la créativité de terme. Selon Kristen Gingera : « Le
nueront de nourrir leur région. Et sont dirigées et exploitées par des et aux mets prêts à emporter. La ses membres. Par exemple, il est secteur agricole et alimentaire
plus loin encore ! femmes. Dans un premier temps, meilleure avocate de la transfor- question de se doter de services de régional est en grande effervescen-
cette réunion de producteurs a mation des produits est Chloé boucherie, d’entreposage et de ce. Le plan du CLD s’approche de
Le terroir en action permis le regroupement de leurs Ostiguy, cheffe du restaurant cuisines professionnelles à l’usage notre vision. » Même son de cloche
Vous voulez un exemple probant ? produits sous une même bannière, végane L’Archipel de Cowansville des entreprises. En bout de piste, chez Ève Monty-Tremblay de la
La Coopérative Le terroir solidaire, notamment dans les marchés qui est un point de chute de la certains producteurs auraient ainsi Ferme de la colline du chêne,
principalement active dans Brome- publics et certains points de chute Coopérative Le terroir solidaire. des retombées possibles de leur maraîchère également consultée,
Missisquoi et la Haute-Yamaska, désignés, engendrant ainsi une Jamais elle ne sacrifie la qualité de travail durant douze mois par qui « appuie tous les efforts visant
poursuit et même intensifie ses forte économie de temps et de res- présentation ou la fraîcheur. Mais, année et les profits réalisés à l’in- la pérennité des entreprises agri-
livraisons en ligne de produits sources matérielles et financières. elle récupère les légumes orphe- terne seraient en partie réinjectés coles et leur rayonnement ». Tous
alimentaires locaux. En effet, la Le succès de ce modèle repose sur lins de deux fermes locales pour les dans la coopérative. Ces projets vous le diront : le développement
Coopérative étend son action à le fait qu’il apporte des solutions transformer pour la revente ; 60 % signifient l’apport de plusieurs durable est non seulement dans
Montréal et à la Rive-Sud. « Nos concrètes aux besoins de ses de son chiffre d’affaires provient emplois stables en cuisine et dans l’air : il est dans la terre !
membres producteurs ont consta- membres, soit une meilleure désormais de la vente de produits
té que plusieurs de leurs clients organisation du travail et une mise locaux transformés : sauces toma-
souhaitent continuer de s’approvi- en marché sur mesure. Rendre tes, confits, marinades et lactofer-
sionner chez eux après la fermetu- des services à ses membres, pour mentations à découvrir ornent les
re des marchés publics et à la fin de mieux servir la clientèle, voilà la tablettes et frigos de L’Archipel.
la saison estivale », précise Kristen mission première de la Coopéra- « Pour moi, c’est une manière sup-
Gingera, ancienne enseignante et tive. plémentaire d’honorer le travail
elle-même propriétaire de la ferme des maraîchers, », affirme Chloé. En
porcine Cheeky Creek, membre de L’éveil des consciences cette deuxième vague de contami-
la Coopérative. « Certains villégia- De plus, cette année, la crise sani- nation par la COVID-19, s’approvi-
teurs et vacanciers veulent rester taire a éveillé les consciences sur la sionner dans un restaurant ayant
fidèles à nos produits et apprécient provenance, la disponibilité et la ces valeurs constitue une belle
de les recevoir à domicile », pour- qualité de nos aliments. La popula- façon de varier nos menus et de
suit madame Gingera. C’est ainsi tion a réalisé l’importance d’avoir profiter d’une cuisine inventive.
que le système de livraison hors des aliments sains, cultivés ou pro- « Nous avons commencé à tracer
Brome-Missisquoi a pris naissance. duits à proximité de leur domicile une belle ligne écologique entre
La clientèle de la Coopérative se et à un prix raisonnable. C’est en tous les maillons de la chaîne
répartit désormais de façon égale quelques mots la définition de alimentaire : du producteur au
entre les régions du Grand l’autonomie alimentaire, c’est-à- consommateur, en passant par
Montréal et de Brome-Missisquoi dire qu’une région ou une nation ceux et celles qui les cuisinent et
— deux mois seulement après le repose sur elle-même pour nourrir les distribuent. » Dans sa cuisine,
début de l’expérience. Les com- ses citoyens. De nouvelles initia- elle s’est donné comme principes
mandes se font par la plateforme tives ont donc surgi pour répondre de n’utiliser que des produits
conviviale À table, obligatoirement aux besoins exprimés par le public locaux et de réduire le gaspillage.
entre le vendredi et le mardi, pour d’une part, et pour mettre en Donc : exit les agrumes et essences
obtenir une livraison le vendredi valeur les producteurs locaux tropicales et bienvenue aux plan-
ou le samedi suivant. On peut d’autre part. Les commandes en tes d’ici comme la mélisse acidulée
également consulter le site de la ligne et l’utilisation rationnelle des et le mélilot vanillé. Les principes
coopérative pour plus d’informa- récoltes et des surplus figurent observés par cette jeune entrepre-
tions : www.leterroirsolidaire.ca. parmi celles-ci. Par exemple, aux neure ont également un impact
Nous avons fait le test et il s’est fins des livraisons par la Coopéra- sur les coûts, puisque l’approvi-
révélé concluant. La livraison est tive, les légumes d’automne sont sionnement se fait sans intermé-
arrivée au jour dit et le contenu récoltés au fur et à mesure des diaires et que les frais de transport

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