Page 8 - ici Maintenant dec 2019
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Connaître ceux qui nous nourrissent
Un portrait sommaire du secteur agroalimentaire bromontois
Lily Gaudreault, collaboratrice
Une devinette pour commencer : combien y a-t-il d’entre-
prises agroalimentaires à Bromont ? Non, non — sans tri-
cher —, combien pouvez-vous en nommer spontanément
? En plus de la Ferme de la Colline du chêne, bien sûr, que
vous connaissez par Ici Maintenant, vous vous risquez à dire
cinq ou six ? Eh non : il y en a une quarantaine. Et ces pro-
ducteurs locaux sont aussi diversifiés que nombreux, sans
compter qu’ils reflètent tous les stades du développement
entrepreneurial. Voilà autant de découvertes que vient par-
tager un comité de recherche ayant tracé un bref portrait
du secteur agroalimentaire bromontois. L’hypothèse de
base du comité voulait que ce secteur soit en état de stabi-
lité, voire en déclin. Au contraire : il est en forte croissance.
La porte-parole du comité, la conseillère municipale Claire Lise et Norman Pollender de la Ferme des Alpagas.
tion différents. Petits fruits, huile, céréales, viandes d’éleva-
Mailhot, se dit « surprise et extrêmement ravie de découvrir
ge, légumes, sirop d’érable. Nos producteurs sont inventifs
cette réalité. » Mme Mailhot évoque cette chaine de valeurs et offrent des produits originaux de haute qualité. Certains système du libre-service basé sur la confiance envers le
du secteur agroalimentaire, constituée de quatre maillons :
écoulent leur entière production sur le marché local. C’est le public. Il faut toutefois admettre que tous les types de pro-
la production, la transformation, la distribution et la cas de Bleuets bios, qui produit 4 tonnes de bleuets par an duits ne conviennent pas à ce mode d’achat.
consommation. « Nous savions que notre population aug-
sur une acre. À l’opposé, la ferme Verly est productrice de
mente et démontre de l’intérêt pour les produits locaux.
soya biologique sur grande surface et exporte en Europe et Et qu’ont en commun tous ces producteurs ? « Leur enthou-
Mais, nous ignorions que le premier maillon de la chaine ali- en Asie. Joany Brodeur et Martin Vallée, fille et gendre des siasme et leur dynamisme », répond spontanément Mme
mentaire, la production, était aussi fort sur notre territoire. »
propriétaires de Verly, ont eu l’appel de la terre à leur tour, Mailhot. « Ils ont également un même souci pour la protec-
et ont mis sur pied l’Arôme des champs, une huilerie de tion des sols — la majorité est en mode de culture biolo-
Une ville consciente et engagée
tournesol bio. Outre ces vétérans de grand renom que sont gique — et pour eux, la sécurité alimentaire est un enjeu
Cette recherche a comme déclencheur le Plan de dévelop-
les Pollender et les Brunelle, maîtres producteurs de sirop primordial. Leur terre est à la fois leur milieu de vie, leur
pement durable que la Ville de Bromont a adopté en 2012. d’érable depuis des générations, il y a de tout nouveaux gagne-pain et leur patrimoine, c’est triplement précieux
On y annonçait un plan stratégique dans le domaine agro-
producteurs qui sont en pleine étape de démarrage, et cer- pour eux. » Dans un prochain numéro, nous soulignerons le
touristique. Plus récente, la politique familiale de Bromont tains le font à la vitesse grand V. centenaire de la ferme Sanborn.
insiste, quant à elle, sur la mise en valeur des produits locaux
et régionaux auprès de la population, des restaurateurs et Par exemple, Dave Williams et Caroline Porlier, du Domaine Pistes d’action
des commerçants. Par cette politique, la Ville s’engage à sou- Muscadine, ont construit leurs infrastructures en un temps Les contraintes réglementaires, le défi de la mise en marché,
tenir des projets d’agriculture et à favoriser l’accessibilité record. Ils seront bientôt prêts à commercialiser les produits l’accès au financement et les besoins en main-d’œuvre figu-
d’une offre alimentaire de proximité, abordable et de qualité. de leur élevage de wapitis et de la culture de la camerise. « rent au tableau des difficultés que rencontrent les produc-
Nous comptons sur la Ville et le CLD pour faciliter les pro- teurs. « Grâce à cette recherche, nous avons connu nos col-
Il faut bien commencer quelque part. Alors, les conseillers cessus administratifs souvent complexes », nous confie M. lègues producteurs — ce qui est très enrichissant. Et déjà,
municipaux bromontois Claire Mailhot, Réal Brunelle, Marc- Williams. Il se joindra certainement à un éventuel circuit notre entreprise est répertoriée dans les moyens de pro-
Édouard Larose et leur directeur général Éric Sévigny, se touristique local, d’autant plus que son kiosque de vente motion du secteur touristique », souligne Joany Brodeur.
sont alliés à Leslie Carbonneau, du Centre de développe- sera ouvert dès décembre. Dans un pré voisin se trouve la Elle attire néanmoins l’attention sur deux freins aux projets
ment local de Brome-Missisquoi et Daniel Meunier, de Ferme des Alpagas. Les copropriétaires Lise et Norman d’agriculture : le prix prohibitif des terres cultivables et la
l’Union des producteurs agricoles de Brome-Missisquoi. Pollender ont des dizaines d’années d’expérience à leur rareté des terres en location. Selon elle, l’inventaire des
Ensemble, ils ont effectué une mini-tournée de quatorze actif. Leur boutique est pratiquement un économusée, tel- terres agricoles disponibles serait très utile aux jeunes
entreprises au cours de l’été dernier. Cet échantillonnage lement elle est instructive. Elle est désormais ouverte à lon- entrepreneurs qui songent à l’expansion. Bien qu’il s’agisse
leur a fait découvrir des projets émergents et leur a permis gueur d’année, y compris pendant la période des fêtes. La d’un portrait sommaire et de données parcellaires, Claire
d’en apprendre davantage sur des fermes bien établies, tenue d’un kiosque ou d’une boutique est par ailleurs un Mailhot voit, dans la démarche du comité, « un début de
parfois presque séculaires. atout indéniable pour la mise en marché. Mais, cela néces- collaboration et l’ouverture de pistes d’action plus que pro-
site de la main-d’œuvre et des revenus suffisants, deux pro- metteuses, dont le réseautage et la mise en commun des
Grande diversité, même dynamisme blématiques soulevées par sondage. C’est pourquoi la ressources entre producteurs. » Après tout, nous sommes
Quatorze entreprises visitées : quatorze types de produc- Ferme de la colline du chêne, de taille modeste, a adopté le en terrain fertile !
871, rue du Violoneux, Bromont · 450 534-4739
8 décembre 2019 • janvier 2020